Le tracé des rues des remparts est fixé en 1874, en même temps que le tracé de l'enceinte. Exclusivement voies militaires dans un premier temps, elles sont ouvertes à la circulation publique à la suite d'un contrat signé le 4 février 1880 entre la Ville et l'administration militaire. Celle-ci autorise la Ville à ouvrir les rues des remparts à la circulation publique tout en en conservant la propriété. Les deux parties s'accordent également à cette occasion pour contribuer ensemble aux frais d'aménagement de ces voies pour une durée de trois ans : l'Armée prendra en charge la viabilisation et l'entretien des voies tandis que la Ville contribuera à hauteur la moitié à ces frais et assurera le nettoyage de ces voies.
Cette répartition est reconduite tous les trois ans jusqu'en 1899. A cette date et pour répondre à une demande de l'Armée qui estime que, compte tenu de la croissance de la circulation sur certains tronçons des rues de remparts, les frais d'entretien ont sensiblement augmenté, la Ville propose une répartition de l'entretien des voies par secteur. L'Armée prendrait les rues des remparts peu fréquentées par la circulation publique correspondant à la partie orientale des rues (Kehler Wallstrasse, Kanal Walstrasse, Ruprechtsauer Wallstrasse) actuels quai des Belges, rue du Général-Picquart, rue du Général-Conrad, rue Boussingault, impasse des Bosquets) ainsi que l'ancienne Hafen Wallstrasse (actuelle rue de Saales). La Ville assurerait l'entretien du reste des rues (Ill Wallstrasse, Schiltigheimer Wallstrasse, Stein Wallstrasse, Zaberner Wallstrasse, Kornenburg Wallstrasse, Weissthurm Wallstrasse, Schirmecker Wallstrasse, soit les actuelles avenues Robert Schumann, rues du Général-Uhrich, Lauth, Jacques-Kablé, Adèle-Riton, des Remparts, du ban-de-la-Roche et de Fouday).
Si les rues des remparts sont tracées dès avant 1880, des aménagements sont nécessaires pour permettre leur ouverture à la circulation publique (élargissement des voies, nivellement, constructions de trottoirs, pose de canalisations). Ces travaux, systématiquement soumis à l'accord de l'Armée qui en demeure propriétaire, sont menés progressivement par tronçons en fonction, notamment des besoins des riverains. Les tronçons correspondant aux actuelles rues des Remparts, Adèle-Riton, Jacques-Kablé sont aménagés entre 1880 et 1884. L'actuelle rue du Ban-de-la-Roche est achevée vers 1889, celle du Général-Picquart en 1898, celle du Général-Conrad en 1929.
Lors de la loi du 21 juillet 1922 relative au déclassement de l'enceinte de Strasbourg, la propriété des rues des remparts revient à la Ville à l'exception du tronçon de la rue des Remparts.
Pour la suite, plusieurs sections des rues sont modifiées, voire supprimées. A la fin des années 1970, lors de la construction du Palais de l'Europe, la rue du Général-Uhrich est tronquée et sa section orientale, débouchant sur le palais, prend le nom d'avenue Robert-Schumann. Par ailleurs, l'installation du service des espaces vers au nord du parc de l'Orangerie de part et d'autre de la rue des Bosquets conduit à la fermeture de cette dernière qui devient une impasse.